Il y a des parcours faits d’histoires de famille et d’autres forgés par la vie. L’histoire du chef pâtissier Nicolas Crenier fait clairement partie de cette dernière catégorie. Portrait de ce chef aux multiples facettes.
Nicolas Crenier fait partie de la nouvelle génération de pâtissiers. Dressage élégant, desserts peu sucrés et à la recherche constante des goûts vrais. Il œuvre en tant que consultant mais son parcours démontre sa passion et son caractère.
Son histoire commence au collège, le divorce de mes parents a déstabilisé le jeune adolescent que j’étais. Ses notes chutent ! À l’époque, la cuisine et la pâtisserie ne font pas partie de ses projets, mais il choisit par hasard cette filière pour poursuivre ses études après la troisième. Ce choix va se révéler judicieux, car j’ai trouvé dans cet univers la rigueur et le cadre dont j’avais besoin.
Après avoir obtenu son CAP, il cherche à continuer en cuisine, mais son niveau d’anglais lui ferme les portes du bac. Il suit donc une formation complémentaire d’un an en pâtisserie.
Début professionnel.
Après cette année, son maître d’apprentissage le fait rentrer au Bristol en tant que commis. Il a alors 18 ans. Le palace demande rigueur et engagement. Certains jours étaient très durs à vivre, mais je ne changerais rien de ces moments, car ils sont à mes yeux, la meilleure école. La rudesse du métier forge son caractère et le pousse à se transcender pour toujours faire mieux.
Après deux ans et demi à ce rythme, Nicolas Crenier se lance un nouveau défi et devient chef de partie au Fouquet’s où il va rester presque deux ans. Les responsabilités continuent de construire son caractère, mais le besoin d’ouvrir son esprit, sur d’autres manières de travailler, l’emmène à partir vers d’autres cieux. En trois ans, il va découvrir trois cuisines différentes. Tout d’abord au palace Beau-rivage à Lausanne, avant de retrouver Paris et les cuisines deux étoiles du Laurent. Enfin il termine son parcours de chef de partie aux Parc des eaux vives, lui aussi deux étoiles au guide Michelin.
Premier poste de chef.
Après tant de voyages, Nicolas Crenier obtient sa première place de chef au restaurant O’flaveurs de Douvaines. Il va y rester cinq ans. Durant cette période, le restaurant cherche à obtenir la reconnaissance de ses pairs. Au bout d’un an et demi, nous avons été récompensés d’une étoile au guide Michelin. Un moment dont je suis fier, car parvenir à décrocher une étoile demande un travail de folie, une pression constante pour aller plus loin !
Ensuite, Le chef pâtissier part découvrir la restauration privée. En restauration privé, tu dois te renouveler pour ne pas lasser les convives qui mangent quotidiennement tes plats. Ainsi, Il intègre le groupe Sodexo et travaillera pendant cinq ans auprès de Gérard Sallé, avant de créer sa société de consultant. Ce nouveau rôle me permet de partager mes créations notamment auprès de mon ami Éric Ticana à Goma. Cela lui convient pour le moment mais un projet reste au coin de sa tête : ouvrir sa propre boutique en région parisienne. Depuis quelques années, nous ressentons un vrai engouement pour la pâtisserie fine, et forcément cela me donne envie de proposer mes desserts au plus grand nombre. Le chef pâtissier Nicolas Crenier aime les goûts simples comme le prouve son dessert favori : l’éclair au chocolat. Il n’y a rien de plus complexe que la simplicité, car pour être bon il faut être parfait. Cette perfection, Nicolas Crenier la retrouve dans sa passion la Moto.
L’endurance moto.
La moto l’a toujours attiré, elle lui offre ses moments de déconnection. Seul au guidon, mais jamais sur la route, car le monde du deux-roues partage ses valeurs de convivialité. Nicolas Crenier aime la puissance, le sentiment de liberté et la mécanique. Dans cette dernière, il retrouve la précision de la pâtisserie. J’ai eu la chance de participer aux 24 heures de Barcelone en tant que mécanicien auprès de Big Jim.
L’endurance est un monde particulier. Il faut toujours être à 110 % de ses capacités malgré la fatigue. Je me rappelle avoir dormi 5 heures en 4 jours, d’avoir passé la nuit à changer un moteur… Plus qu’une passion, un art de vivre pour lui qui espère pouvoir revivre de tels moments bientôt, nous l’espérons aussi.
- EN cuisine ©Antoine Nzungu
- Préparation d’un dessert
- Le dessert réalisé par Nicolas Crenier
- Nicolas Cremier prépare les dessert
Texte Alain Bourdaux –
Photos Alain Bourdaux/ Antoine Nzungu et capture écran Facebook BigJim
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