Vienne : Plaisir et Gastronomie

Vienne magique et romantique, en son cœur brille le palais de Sissi l’impératrice, souvenir d’un passé glorieux qui attire chaque année des millions de visiteurs. Nous nous envolons pour un voyage sur les bords du Danube avec l’envie de découvrir les secrets de la gastronomie autrichienne.

Vienne au son du classique.

Un amour éternel lie la ville de Vienne et la musique classique. Wolfgang Amadeus Mozart y vécut de 1781 au 5  décembre 1971. À cette date, le virtuose aux 893 compositions perdit la vie à 35 ans et avant même d’avoir achevé l’écriture de son Requiem, œuvre emblématique du grand maître de l’opéra autrichien. Ruiné et déprécié au moment de sa mort, le temps lui a rendu l’hommage qu’il mérite.

Aujourd’hui, son effigie rayonne dans Vienne. Ils nous semblent évident de commencer notre périple au pied de l’Opéra National. D’un style néorenaissance. Il fut quasiment détruit durant la Seconde Guerre mondiale puis rouvrit ses portes en 1955. De Richard Strauss au plus contemporain Claudio Abbado, les plus grands chefs d’orchestre ont joué dans ce lieu. Il délimite l’entrée du Ring. Le boulevard annulaire, bâti sur le tracé de l’ancienne enceinte de la cité, entoure le centre historique.

Direction la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. 

Pour profiter pleinement du centre historique, nous nous dirigeons à pied vers la Cathédrale Saint-Étienne. Nous longeons la Crypte des Capucins où se trouvent les sépultures des membres de la famille de Habsbourg depuis 1663 dont celle d’Élisabeth de Wittelsbach, duchesse de Bavière plus connue sous le nom de Sissi l’impératrice à la suite des films d’Ernst Marischka qui révéla Romy Schneider au monde.

Nous arrivons à la cathédrale Saint-Étienne, pour s’y rendre il faut suivre Stephansdom qui est la désignation allemande de la cathédrale (Étienne est la forme française du mot grec Stefanos qui signifie couronne). D’un style baroque, sa construction a débuté en 1137. Son toit original en tuiles colorées offre une représentation de l’emblème de la ville de Vienne, un aigle à deux têtes et la date de sa reconstruction « 1955 ». L’impressionnante tour sud culmine à plus de 136 mètres de haut. La place Saint-Étienne marque le point zéro qui définit toutes les distances à destination des limites nationales du pays.

La cathédrale au magnifique toit en tuile de couleurs
brille sur la stephansplatz

Du Graben au Palais de Hofburg. 

Nous continuons notre balade viennoise en remontant le Graben. Cette grande rue correspond aux Champs-Élysées parisiens sauf qu’elle est entièrement piétonne depuis les années 70. En plein cœur de la ville, ce quartier a toujours été une promenade marchande, d’abord sous forme de marchés jusqu’en 1753, puis de commerces et finalement de boutiques.

Au milieu de l’avenue trône la sublime colonne de la Peste qui rappelle l’histoire de Vienne. Elle fut érigée par l’empereur Leopold 1er pour rendre grâce à la fin de la dernière grande épidémie de peste en 1679. Nous arrivons sur la place la plus célèbre de Vienne, la Michaelerplatz. Elle donne directement sur l’une des ailes du palais royal de Hofburg. Principal point de départ des promenades en calèche, un passage obligé pour toute visitede la capitale autrichienne.

Les bords du Danube. 

La luminosité commence à baisser, nous traversons sous le dôme Michaelertrakt pour rejoindre le tram au niveau du MuseumsQuartier. Le Donaukanal, n’est pas un canal dans le sens strict du terme, mais un bras du fleuve qui fut aménagé dans les années 1890. Avec les magnifiques lumières de fin de journée, les murs ornés de graffiti nous éblouissent. Le street-art s’est emparé du canal et ses teintes chatoyantes nous emmènent dans un autre monde. Un univers totalement différent nous apparaît à la tombée de la nuit.

Une journée au château.

Le château de Schönbrunn souvent appelé le « Versailles autrichien » construit à partir de 1696 sous les ordres de Leopold 1er. Monument le plus visité d’Autriche, il possède en son sein plusieurs sites à contempler comme la statue de Neptune, la Gloriette qui domine les jardins, les ruines romaines… Il faut plusieurs heures pour voir toutes les merveilles historiques qui emplissent la cour du château. En son centre règne le parc zoologique. Construit en 1752, il fait partie des rares zoos au monde à présenter des pandas géants et le premier à avoir eu une naissance par insémination naturelle en Europe. Un moment unique dont il faut profiter !

Les pandas géants sont l’attraction principale du zoo

Les spécialités Viennoises.

Un peu d’histoire.

La gastronomie autrichienne n’a pas une importante réputation en France pourtant elle nous a apporté l’une de nos plus grandes traditions «  la viennoiserie  » et plus précisément le croissant. Les romantiques parlent de Marie-Antoinette d’Autriche qui aurait popularisé le croissant à la cour en 1770. Son origine serait finalement plus récente. Deux Autrichiens, August Zang et Ernest Schwarzer, ouvrent la boulangerie viennoise où ils vendent un pain brioché à la forme d’un croissant. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que le croissant devienne feuilleté et icône de la cuisine française.

Pour découvrir le Strudel, cette spécialité typique des pays de l’Est, nous décidons de jeter notre dévolu sur la boulangerie Aïda, l’une des plus anciennes maisons viennoises. Avec son design et l’utilisation du rose bonbon, les échoppes offrent une décoration flashy qui rappelle les années 50. Le beignet est le produit phare de la boutique avec certains arômes interdits en France.

Dans cet univers original, nous passons commande de notre strudel, plus exactement de notre Apfelstrudel. Cette pâtisserie à la cannelle se compose d’une fine pâte filo (sorte de pâte feuilletée très légère) fourrée de morceaux de pomme effilés, de noix, de poudre d’amande et de raisin. Il est de tradition de servir le Strudel avec de la crème fouettée. Un petit bonheur à conseiller aux gourmands et amoureux de la cannelle, la force de l’épice se marie avec plaisir à l’acidulé de la pomme, mais c’est assez lourd à manger. Nous ne finirons pas notre part.

La boulangerie Demel. 

Passage obligé de tous les gastronomes à Vienne. Fondée en 1786, la boulangerie était le fournisseur de la cour impériale et royale d’Autriche-Hongrie. Aujourd’hui, la réputation de sa Sachertorte fait déplacer les foules du monde entier et il faut savoir s’armer de patience pour obtenir une table dans les salons situés au premier étage.

Au sous-sol, un musée a été installé pour partager la riche histoire de cette boulangerie viennoise. Mais le plus important dans ce lieu, ce sont les gâteaux et nous avons eu un véritable coup de cœur pour le Marmorguglhupf. Moelleux et gourmand, ce marbré au chocolat est addictif, mais à 17 € le grand format, il reste assez onéreux.

La capitale autrichienne recèle de nombreux trésors culinaires,
mais il faut plus d’un weekend pour pouvoir totalement en profiter.

 

Naschmarkt. 

Lemarché le plus populaire de Vienne se trouve près du palais de la Sécession et du Théâtre an der Wien. Il s’étend sur presque 1,5 kilomètre et nous y découvrons des spécialités venues des quatre coins du monde. Il existe depuis le XVIe siècle. À l’origine, on y vendait le lait et c’est généralisé avec les fruits et légumes à la fin du XVIIe siècle. Il permettait le colportage de produits livrés en charrette. Aujourd’hui, nombre de petites échoppes ont été remplacées par des restaurants et font perdre un peu de son charme à cet endroit unique, mais l’atmosphère que dégagent les lieux mérite le détour. Pour les férus de matcha, on trouve à deux pas du marché le Cha no na, une excellente adresse pour goûter les créations japonaises au thé vert.

Schnitzelwirt.

Quels sont les plats typiques de la ville de Vienne ? Nous prenons conseil auprès des riverains qui nous parlent du Schnitzelwirt 52. Là-bas, nous pourrons découvrir deux spécialités viennoises : Le Schnitzel est une escalope de veau pané apparu au XVe siècle, beaucoup de variantes existent, mais la plus célèbre reste l’escalope milanaise et le Kaiserschmarrn se compose d’une pâte à crêpes allégée par des blancs d’œufs montés en neige et se déguste avec une confiture de cerises.

D’extérieur, le restaurant est discret et l’entrée plutôt étroite. Considéré comme l’une des deux meilleures adresses de Schnitzel, le monde qui attend pour obtenir une place montre la notoriété des lieux. Certains weekends, les gens patientent près de troisheures pour être mis à table. Notre impression, généreux, gargantuesque me direz-vous. Les portions sont impressionnantes. D’ailleurs, nos assiettes sont tellement garnies, que le papier pour pouvoir emporter les restes est laissé en libre-service. Simples et bons, ces plats trouveraient facilement leur place en bistrot parisien. Avec un tel repas, nous sommes repus pour la journée.

En images :

Texte et photos
Alain Bourdaux – Brigadedesgourmets.com

Autres balades :

Visite du Nord-Aveyron, la découverte du vieux Lyon…

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